Le pupitre, le chef et l'orchestre
Publié le 18 Avril 2016
Ô ! L’ancêtre, le lutrin; le moderne: le pupitre addict.
Ses pieds massifs sont sculptés dans la grandeur,
Et sa colonne, édifiée dans la hauteur,
Reçoivent sur un cahier transcrit, des notes.
Ce cahier, au coeur de ses tourments,
Dont ses lignes, tragiques et mouvementées,
Soufflent indéfiniment sur les battements
Des coeurs initiés à l’histoire orchestrée.
Danse, danse, les noires sont inspirés,
Sur le tempo qui s’accroche et se décroche.
Chante, chante, les blanches sont expirés
Où la mélodie s’effiloche et se rapproche.
Le chef d’orchestre, Ô ! Le divin majestueux,
Sa grâce est ciselée, précise comme sa gestuelle,
D’une cohérence commune et d’une donnée pulsionnelle,
Règlent le jeu d’un ensemble ambitieux.
Ambitieux ! Voilà l’équilibre de l’équation,
L’orientation de l’oeuvre qu’il juge fastidieuse,
D’un choix du répertoire, et première répétition
Où s’ouvrent les diverses masses sonores rieuses.
Danse, danse, les noires sont inspirés,
Sur le tempo qui s’accroche et se décroche.
Chante, chante, les blanches sont expirés
Où la mélodie s’effiloche et se rapproche.
L’orchestre, peloton d’exécution, Ô !
Soldats tirant à cordes, à bois et à cuivres,
Et les percussions, canons du bateau ivre,
Résonnent dans l’immense océan nouveau.
Nouveau ? Eh bien, ils accordent instruments,
Se taisent et laissent l’harmonie s’ordonner,
Régnante sur les intempéries à dompter unanimement,
dont les voix, seules ou en groupes, forment un dialogue libéré.